Randos Drôme

La montagne de Saint Maurice

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Une belle randonnée qui doit-être encore beaucoup plus agréable au printemps. Au sommet un panorama fantastique. Cette randonnée est accessible à tous , chemins sympas et dénivelés progressifs. 15km pour 680m de dénivelé positif. IGN 3138OT.

Sur la D638 (contournement Dieulefit en direction de Bourdeaux))  prendre l’ancienne route de Rochebaudin à Dieulefit et se garer à l’entrée du camping privé “Huttopia”. Passer la barrière qui longe le camping en hauteur et s’engouffrer tranquillement dans la gorge de Saléras. C’est tout d’abord une petite route goudronnée qui se transforme rapidement en piste forestière puis en sentier. Restez toujours sur le chemin principal. Il vous mène au sommet de la gorge. Vous débouchez sur une piste goudronnée que vous empruntez par la gauche. Dans un virage à gauche vous apercevez un sentier qui part sur la droite en se dirigeant vers la crête. Prenez-le, il vous mène à la chapelle Saint Maurice. La vue sur les plaines et montagnes environnantes est magnifique. Sous la chapelle, un sentier mène à une grotte (attention aux enfants, l’endroit est venté et dangereux, de plus ne pénétrer pas dans la grotte en hiver, c’est la période de reproduction des chauves-souris). Retour sur le sentier initial et continuer la piste jusqu’au relais Télécom. Passer sous le relais et monter la petite colline en face de vous. Au sommet, vous avez une vue magnifique sur toute la crête d’Eyzahut et la plaine. Retour par le même chemin jusqu’à l’endroit ou vous êtes sorti de la gorge et cette fois continuez tout droit. Ne quittez pas la piste principale, elle vous ramène au camping. Il existe de nombreux chemins annexes dans cette descente, n’hésitez pas à les prendre. Si vous restez toujours du côté de la gorge et en descente vous finirez au parking . Bonne rando.

Tracé de la randonnée: la montagne de saint Maurice

Trace GPS: La montagne de Saint maurice

Galerie photos:

Histoire de la chapelle Saint Maurice:


Le 25 juin 842, trois frères, Maurice, Guigues et Odon, fils du vieux seigneur de Dieulefit (la coseigneurie de Dieulefit était pariée entre les seigneurs de Comps, puis de Vesc et les Hospitaliers de Saint-Jean de Poët-Laval tout proche), parcouraient la montagne située au nord-ouest de leur château, pour faire la chasse aux cerfs timides et aux féroces sangliers. Un an jour pour jour en amont de cette date, les trois frères livraient la terrible bataille à Fontenoy-en-Puisaye (Yonne, en Bourgogne) contre le prince Louis le Débonnaire et Charles le Chauve, pour soutenir Lothaire 1er (lors de cette bataille, la victoire de Louis le Débonnaire et de Charles le Chauve sépara la France de l’Empire d’Empire d’Occident et fonda l’indépendance de la nationalité française). Maurice s’adressa à ses frères : « N’est-ce pas après ce combat que nous fîmes tous trois le serment de nous retirer du monde pour vivre dans la solitude et expier, par la pénitence, nos péchés, ceux surtout que nous avons commis en portant les armes ? Ce lieu où nous sommes me paraît retiré et propre à élever l’âme vers dieu, je le choisis pour y bâtir un oratoire en l’honneur de mon saint patron, Maurice, ce généreux chef de la légion Thébaine, et là je passerai le reste de mes jours dans le jeûne et la prière ».
Guigues choisi le sommet de la montagne qui domine le château de Pont-de-Barret pour y élever un oratoire en l’honneur de Sainte Euphémie, à son tour Odon choisis de s’installer au sommet de la montagne qui protège la forêt de Saoû, son oratoire fut dédié à Sainte Colombe.Suite à cette décision commune, les trois frères ne tardèrent pas à prendre contact avec le saint évêque de Die afin de les autoriser à mener cette vie érémitique.Deux mois après le 25 juin 842, trois oratoires s’élevaient sur le sommet des montagnes qui ont pris depuis lors les noms de Saint Maurice, Sainte Euphémie et Roche Colombe, et trois hommes y voyaient poindre l’aurore de leur carrière érémitique, qui ne devait cesser qu’avec leur terrestres jours.
Chaque soir, après le couché du soleil, ils allumaient une lampe pour se saluer et se féliciter d’avoir fait un pas de plus vers l’éternité.
L’humble ermite de Saint Maurice ne sortit qu’une fois de sa bien aimé solitude, ce fut pour aller fermer les yeux de son vieux père et l’aider, par ses vivifiantes paroles, à passer de l’exil à la céleste patrie. Après avoir donné des conseils pleins de sagesse à son quatrième frère, héritier de manoir paternel, il retourna sur sa montagne ou, chaque dimanche, un bénédictin du monastère de Notre-Dame-de-la-Calle (à Dieulefit) allait célébrer le saint sacrifice et lui donner la communion, le pain des anges.Combien de fois, pendant les longues années que vécut l’humble ermite, l’ont vit les habitants de Dieulefit gravir le sentier escarpé de la montagne de Saint Maurice, pour aller consulter, dans leurs peines, celui qui était placé entre terre et cieux.Un dimanche, le bénédictin qui, selon la coutume, gravissait la montagne pour dire la sainte messe dans l’oratoire de Saint Maurice, trouva le noble ermite à genoux, les yeux fixés vers le ciel, dans l’attitude de l’extase. Son cœur sur lequel le religieux posa la main battait plus fortement qu’a l’ordinaire. Dans l’heure suivante, Maurice révéla au saint homme qu’il était sur le point de se dépouiller de sa mortelle enveloppe : « Donnez-moi le saint viatique, ce doux pain des anges, du divin agneau qui m’a tant aimé ; puis vous ferez sur moi les onctions des infirmes, car dieu m’appelle de ce terrestre séjour à la céleste patrie ». Après avoir reçu tous les secours spirituels que l’Eglise prodigue à ses enfants sur le point d’entrer dans l’immortel séjour, l’humble ermite s’exprima avec un accent qui n’avait plus rien de la terre : « Adieu mon père, le doux Jésus m’appelle, la divine Marie me tend ses mains bénite. Ensevelissez ma dépouille mortelle dans cet oratoire où j’ai passé de si tranquilles jours, où j’ai goûté des consolations inconnues au monde ».Joignant les mains pour la dernière fois sur son cœur palpitant d’amour, l’Amour céleste reçut son âme pure et le ciel compta un saint de plus dans les éternelles demeures.Le lendemain, les moines du monastère de Notre-Dame-de-la-Calle, suivis des parents du noble défunt et d’un grand nombre d’habitants de Dieulefit, gravissaient la montagne de Saint Maurice. Ils creusèrent eux-mêmes la fosse dans la chapelle (l’oratoire) et y déposèrent la dépouille mortelle du noble Maurice pour exécuter sa dernière volonté.Longtemps, les habitants de Dieulefit vinrent prier sur ce tombeau vénéré ; mais sur cette terre les plus précieux souvenirs s’effacent. Les années en se succédant, et ensuite les malheurs du temps, firent peu a peu oublier la mémoire du saint ermite, et son oratoire négligé finit par tomber en ruine.
L’an 1160, des bergers gardent leurs troupeaux sur le sommet de la montagne de Saint-Maurice, près d’un monceau de pierres qui paraissaient les vestiges d’une antique habitation, relevaient ces restes de bâtisse pour en former un mur destiné à les abriter contre les vents du nord. En creusant le sol ils découvrirent une longue pierre de taille, ils la soulevèrent et furent étonné d’y découvrir un cadavre humain dont les ossements, étaient parfaitement conservés. Effrayé par cette vision ils choisirent de prendre le chemin du retour. Cependant l’un d’eux souleva avec son pied la tête et la fit rouler sur la pente rapide de la montagne. Le lendemain, ces bergers retournèrent en ce même lieu mais furent stupéfait de découvrir la tête du squelette au même endroit d’où l’un d’eux l’avait fait rouler dans le ravin profond. « N’est-ce pas le crâne qui a roulé là-bas, du côté de Truinas  ». Sans beaucoup s’arrêter à cette pensé, ils prirent le crânes et lui firent reprendre le même chemin que la veille.Ils revinrent encore le surlendemain et aperçurent encore le même crâne au même endroit. Ils voulurent fuir, mais la frayeur les saisit tellement qu’ils tombèrent à terre pour ne se relever que longtemps après et courir à Dieulefit, raconter la merveille dont ils venaient d’être témoins.
Le récit qu’ils firent à leur retour, excita une surprise impossible à décrire, à ce peuple religieux et surtout un ardent désir d’aller vénérer les saintes reliques..Dans ce temps, Guy de Vesc était venu passer quelques jours dans son château de Dieulefit. A l’annonce de cette nouvelle, il prit la décision de partir sur ces lieux, accompagné des principaux habitants et de leur curé, afin de rapatrier les ossements sacrés. De retour à Dieulefit, Guy de Vesc fit placer les reliques dans sa chapelle en attendant de leur faire préparer une châsse convenable.
Le lendemain, Guy de Vesc ouvrit lui-même les portes de la chapelle dont il avait emporter la clef, fit sa prière. Il s’approcha ensuite des saintes reliques pour les vénérer mais constatât avec stupeur que le coffre était vide. « Que sont devenus les précieux ossements que je fis placer moi-même, hier, dans cette boite ? »
Se souvenant alors du récit des deux bergers, il fit envoyer son écuyer sur la montagne de Saint-Maurice, voir si les restes vénérés sont retournés dans ce même lieu, où hier, ils furent prélevés.
A son retour, il déclara qu’il avait trouvé les ossements à la même place, rangés dans un ordre parfait. Le noble Guy admirant de plus en plus la bonté et la puissance de dieu, se rendit au monastère de Notre-Dame-de-la-Calle pour consulter le vénérable père abbé afin de lui demander quelques détails sur ce saint inconnu.
Le bibliothécaire du couvent, vieillard octogénaire, retrouva des écrits qui énonçaient : En l’an 842, sous le régime de l’empereur Lothaire, le noble seigneur Maurice, fils du seigneur de Dieulefit, après avoir longtemps porter les armes, fit construire un oratoire en l’honneur de son patron Maurice, chef de la légion Thébaine, sur le sommet de la montagne. Il s’y fit ermite et y finit ses jours. En mourant, il recommanda qu’on inhumât son corps dans l’oratoire où il avait passé des jours si paisibles et si heureux.Guy de Vesc, Charmé par ce récit, prit la résolution de faire relever l’oratoire de Saint Maurice et d’y laisser les reliques du saint ermite. Le nom de Maurice que portait l’ermite, et l’oratoire érigé en l’honneur de son saint patron, ont fait croire plus tard au peuple que le corps du noble chef de la légion Thébaine était enterré dans cette chapelle.Les pieux pèlerins recommencèrent à gravir la montagne pour implorer la protection du saint ermite. Les Guerres religieuses du 16ème siècle détruisirent de nouveau cet oratoire, comme elles en détruisirent d’autres ; mais elles ne purent détruire le souvenir de Saint Maurice.En 1660, un curé de Dieulefit, Balthazar Thomé, voulu relever cette chapelle et fit à cette fin une quête chez ses paroissiens catholiques. La tradition rapporte que, lorsque les maçons voulurent poser les fondements d’une nouvelle chapelle, non sur les ruines de l’ancienne, mais sur le versant qui regarde Dieulefit, ils trouvaient le lendemain leurs travaux de la veille détruits et les matériaux transportés sur l’emplacement de l’ancienne chapelle. Plusieurs fois ils recommencèrent leur ouvrage, mais toujours inutilement : Les nouveaux matériaux qu’ils employaient, disparaissaient toujours pour aller retrouver les premiers. Ils reconnurent la main de Dieu dans ce prodige et rebâtirent la chapelle à la place de l’ancienne. Mais comme à cette époque, le seigneur de Dieulefit, Mary (Marius) de Vesc, était protestant, et que les catholiques étaient peu nombreux et pauvres, l’oratoire fut reconstruit dans de modestes proportions.

 

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Jean-Pierre

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